Tous les établissements recevant du public (ERP) se doivent de comporter un éclairage de sécurité Les ERP du 1er groupe, l’article EC8 prévoit deux fonctions à l’éclairage de sécurité : l’éclairage d’évacuation et l’éclairage d’ambiance ou d’anti-panique. Pour les ERP de la 5ᵉ catégorie avec locaux à sommeil, c’est l’article PE 36 qui prévoit un éclairage d’évacuation répondant aux dispositions des articles EC 8, § 2 et EC 9.
Ce dispositif permet d’assurer la protection des personnes en cas de sinistre et de leur indiquer les cheminements d’évacuation vers les sorties les plus proches d’un bâtiment. À ce titre, on distingue deux types d’éclairage : les BAES ainsi que les BAEH, qui correspondent tous les deux à des usages différents.
Article PE 24§2 qui est ainsi rédigé :
“Les escaliers et les circulations horizontales d’une longueur totale supérieure à 10 mètres ou présentant un cheminement compliqué, ainsi que les salles d’une superficie supérieure à 100 mètres carrés, doivent être équipés d’une installation d’éclairage de sécurité d’évacuation.[…]”
Qu’est-ce qu’un BAES ? Quelles sont les normes pour les BAES ? Quelle différence avec les BAEH ? Quels sont les autres équipements du système d’éclairage de sécurité ? Explications.
Qu’est-ce qu’un éclairage de sécurité ?
Au sein des bâtiments recevant du public, on distingue l’éclairage normal de l’éclairage de remplacement. Le premier permet d’assurer la bonne exploitation du bâtiment grâce au réseau d’alimentation électrique tandis que le second, alimenté par une source annexe, permet de continuer à assurer le fonctionnement des lieux en cas de défaillance électrique.
Toutefois, il existe un troisième type d’éclairage obligatoire : l’éclairage de sécurité. En cas de défaillance de l’éclairage normal (sinistre, coupure de courant, panne électrique) l’éclairage de sécurité fonctionne de manière autonome et permet de garantir le cheminement des personnes vers des issues de secours. Le but d’un tel dispositif est de faciliter l’évacuation vers l’extérieur du bâtiment.
Lors d’une défaillance du système électrique, l’éclairage de sécurité doit assurer sa fonction pendant au moins 1 h et est en général assurée à partir de blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES).
Qu’est-ce qu’un BAES ?
Par définition, les BAES (Bloc autonomes d’éclairage de sécurité) sont des dispositifs lumineux dont l’installation est obligatoire en ERP ou en ERT. Ces blocs de secours assurent deux fonctions essentielles lors d’un sinistre :
- Un éclairage d’évacuation : les BAES permettent aux personnes se trouvant à l’intérieur d’un bâtiment d’en sortir plus facilement et plus rapidement. En effet, ils indiquent où se situent les sorties de secours et signalent la présence d’obstacles, de changement de direction ou tout autre information utile pour faciliter les opérations d’évacuation.
- Un éclairage anti-panique aussi appelé éclairage d’ambiance : les blocs de secours permettent de maintenir un éclairage doux et uniforme dans des espaces pouvant accueillir de grands effectifs (de 50 personnes en sous-sol à 100 personnes en étage ou en RDC). L’éclairage des BAES sert principalement à éviter les mouvements de panique.
BAES et BAEH : quelle différence ?
Les BAES sont des blocs autonomes destinés à l’éclairage des établissements recevant du public tandis que les BAEH sont réservés aux immeubles d’habitation. Il s’agit d’équipements similaires aux BAES mais dont les durées d’autonomie sont moindres. Ils ne sont pas implantés dans les locaux à sommeil mais dans les circulations balisant le cheminement à partir des locaux à sommeil jusqu’à l’extérieur du bâtiment.
Les BAES se mettent en fonction dès la coupure de l’alimentation de l’éclairage normal. Ils ont une autonomie de 1 heure.
Par exemple, en cas de coupure de courant en pleine nuit dans un hôtel : les BAES vont s’allumer puis s’éteindre au bout d’une heure. Si un incendie devait se déclencher par la suite, le public évacuerait dans l’obscurité complète.
C’est la raison pour laquelle, les BAES sont complétés par des BAEH dans les établissements comprenant des locaux à sommeil. Dans ce cas, ce sont les BAEH qui s’allument en cas de coupure de l’éclairage normal . Ils ont une autonomie de 5 heures. Les BAES quant à eux ne s’allumeront qu’en cas de déclenchement de l’alarme générale d’évacuation.
Quelles sont les normes pour les BAES ?
Au global, les règles de conception et de mise en œuvre, ainsi que les conditions d’exploitation et de maintenance de l’éclairage de sécurité dans les ERP sont fixées par un arrêté du 19 novembre 2001 et ses évolutions. Les blocs de secours, quant à eux, doivent répondre à plusieurs normes spécifiques :
- La norme NF EN 60598-2-22 : cette norme définit les exigences particulières pour les luminaires destinés à l’éclairage de secours.
- La norme NF AEAS : cette marque assure la conformité de tous les appareils électriques autonomes de sécurité aux normes applicables. La norme NF AEAS garantit le respect de la norme en vigueur, à savoir la NF EN 50 171.
- La norme NF C71-800 : qui définit les règles d’installation, d’utilisation et de maintien pour les systèmes d’éclairage d’évacuation.
- La norme NF C71-801 : qui définit les règles d’installation, d’utilisation et de maintien pour les systèmes d’éclairage d’ambiance / anti-panique.
- La norme NF C71-820 : relative aux blocs lumineux équipés de Systèmes Automatiques de Test Intégré (SATI) intégrés qui permettent de vérifier régulièrement le bon fonctionnement des BAES. Les tests sont certifiés par la norme NF Performance SATI.
- La norme NF C 71-830 : celle-ci précise les modalités de maintenance des blocs autonomes d’éclairage de sécurité BAES et BAEH.
Quelles sont les règles de conception des BAES ?
D’après les spécifications précisées dans les normes BAES susmentionnés, la source de sécurité qui alimente les BAES doit fournir un flux lumineux d’au moins 45 lumens et permettre un fonctionnement d’au moins 1 h.
Les blocs de secours d’éclairage d’évacuation peuvent être de type :
- permanent à fluorescence ;
- à incandescence ;
- non permanent à fluorescence équipé d’un SATI ;
- à diodes électroluminescentes (LED).
Quant aux blocs d’éclairage d’ambiance, ils peuvent être de type non permanent à fluorescence, à incandescence ou à diodes électroluminescentes (LED) et doivent apporter un niveau d’éclairement de 5 lumens par m².
Quelles sont les règles d’utilisation des BAES ?
Tout d’abord, les normes BAES précisent que l’éclairage de sécurité doit être mis en veille durant les horaires d’exploitation des locaux recevant du public.
Les BAES ne doivent être mis en service que lorsque l’éclairage normal et l’éclairage de remplacement de l’établissement est défaillant. De plus, l’éclairage de sécurité doit être mis en repos (extinction des BAES) lors de l’extinction intentionnelle de l’éclairage normal.
Ce maintien en repos des BAES permet de conserver leur batterie lorsque le bâtiment n’est pas exploité et favorise leur longévité.
Par ailleurs, la réglementation impose qu’un ou plusieurs dispositifs permettant cette mise en repos soient disposés près de l’organe de commande centrale des systèmes d’éclairage. Ces dispositifs prennent la forme de télécommandes BAES.
Quelles sont les règles de maintenance des BAES ?
La maintenance des BAES est obligatoire pour les établissements recevant du public.
À ce titre, l’arrêté du 14 décembre 2011 détermine la fréquence et le type de vérification de maintenance à effectuer. Ces actes de maintenance sont essentiels pour continuer de garantir la sécurité des personnes lors des situations d’évacuation.
Les contrôles de sécurité doivent être réalisés selon les périodicités suivantes et selon la norme BAES NF C 71-830 :
- Vérification du bon fonctionnement : chaque mois ;
- Test d’autonomie de la batterie : chaque semestre ;
- Contrôle de l’ensemble des BAES : chaque année.
Pour les BAES intégrant un Système automatique de test intégré (SATI) il est possible de passer les vérifications mensuelles et trimestrielles.
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